Cette pièce est née du désir et de la nécessité de travailler avec des danseurs, d'une volonté farouche de sortir de l’idée de situation et de fiction sans pour autant quitter la théâtralité.
Vouloir travailler et faire surgir une autre incarnation que celle du personnage: celle de l'individu chutant dans son propre corps, chutant dans sa chair. La rencontre avec l'essai de Simone Weil L'Iliade, ou le poème de la force a été le déclencheur du travail. Limite et franchissement, force et abus, chute et ressort, sont les pôles magnétiques de l’écriture. Le bouclier d'Ajax à sept peaux et le poème de Tristan Tzara l’Homme approximatif m’auront aidée à assumer la dimension vibratoire, free jazz pour convoquer rupture, coupure, blessure. J’ai initié ce projet quand je vivais encore en Italie. Cette contrainte d’un double langage non maternel a donné au projet une direction et une structure. Concrètement et symboliquement, je n’étais pas chez moi pour diriger les danseurs : ni dans les codes du théâtre, ni dans les mots de la langue française.
Conception : Laurence Claoué
Performer : Keren Kestenboum, Prashant More, Maria Elena Seidenari
Remerciement à Francesco Dalmasso, Giuliana Garavini, Dhara Meta, Fiorile di Stasi
Soutiens: Città di Castagnole Lanze, Teatro di Cherasco, Città di Torino (Italie-CN),
Play Practice Residency, Bangalore, Inde
Images ©Yatish Rai Vorkady